Autant le préciser d’entrée de jeu : je suis pro-téléchargement légal ! Je suis pour que les œuvres aient un prix que les artistes soient rémunérés pour leur travail. C’est pour cela que j’achète des encore des DVDs, des CDs, que je vais au cinéma – vous savez, ces petits instant de vie sociale plutôt que l’ambiance chambre glauque à regarder un film piraté de qualité merdique sur un écran de laptop – et quand je télécharge de la musique, c’est via des sites légaux, et je paye ce que je dois pour écouter mes morceaux.
Côté téléchargement, je passe parfois par les sites de Virgin ou de la FNAC mais le plus souvent, j’opte pour une plateforme à destination des DJs (oui, je tâte un peu les platines) et des amateurs de son électronique : Beatport.
Si vous lisez les conditions générales de vente du site Virginmega, vous verrez ceci : « Les prix indiqués tiennent compte de la TVA applicable au jour de la commande et tout changement du taux applicable de la TVA sera automatiquement répercuté sur les prix. »
Sur ce site comme sur la plupart, la part de la taxe en euros sur le prix global n’apparaît pas directement. On nous donne juste un prix TTC sans se soucier du prix de la musique avant que l’état ne ponctionne sa part. Inutile de préciser que cela en refroidirait plus d’un ! Sur Beatport en revanche, tout est affiché dans une volonté de transparence et c’est là que ça fait mal : sur une commande à 67,87€ (celle que je m’apprête à valider aujourd’hui) il y a 8,85€ de TVA ! Sur le site, les prix affichés sont HT et c’est dans le récapitulatif du panier qu’on découvre la sympathique addition avec les taxes en montant séparé !
Pour justifier cela, Beatport a un message simple à l’adresse de ses clients : « La TVA est une taxe que Beatport doit facturer, conformément à la loi européenne, pour vendre un fichier de téléchargement à un client de l’Union Européenne. Les clients de Beatport paieront 15%, ce qui est le taux le plus bas possible de TVA dans l’UE. »
Imaginez maintenant le client de base. La facilité le pousse à choir l’option gratuite, le P2P, télécharger illégalement et profiter allègrement de la musique et du cinéma sans sortir le moindre euro. A l’heure actuelle, une écrasante majorité d’internautes passe par la voie illégale et on peut aisément le comprendre. On nous bourre le crâne avec le civisme, le respect des artistes, de la création et blablabla. Pourtant, quand on décide de ne pas céder à la facilité, qu’on est d’accord pour payer un peu via le système de téléchargement légal, à quoi a-t-on droit ? On paye le prix de la musique et au passage, l’Union Européenne nous « flingue » de 15% sur un téléchargement qui n’est rien de moins qu’un truc virtuel. Je pense que ça donne la meilleure des justification à tous les Emulophiles !
J’ai une proposition très simple pour notre gouvernement avide de réformes et qui est si engagé dans la lutte contre le piratage avec sa pauvre loi Hadopi : ayez le courage de détaxer la musique et les films en téléchargement légal pour faire encore baisser les prix et encourager le consommateur à se tourner vers ces plateformes plutôt que vers le P2P ! Assez de cette double peine que subissent ceux qui choisissent la légalité !
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